ルモンドさんのインスタグラム写真 - (ルモンドInstagram)「Enfant, il a mis du temps à se jeter à l’eau. A Constantine, la ville des « ponts suspendus », il lui suffisait pourtant de baisser le regard pour admirer les gorges du Rummel, l’endroit rêvé pour rafraîchir les lourds étés kabyles et occuper les gamins. La nature a donné à ce coin d’Algérie tant de rivières et de bassins naturels, tel celui de Sidi M’cid, que la famille Nakache – onze enfants et leurs parents – a passé des journées entières, dans les années 1920, à partager des bonheurs simples et aquatiques. Mais le petit Alfred, lui, se contente de regarder. Au sec, il observe les allers-retours des nageurs tout en mémorisant le « mode d’emploi ». Son père ne voit d’abord dans son attitude que pétoche et mélancolie. « Un jour, exaspéré, il l’a jeté à l’eau, prêt à le recueillir, se souvient William, le benjamin de la fratrie. Et à sa grande surprise, Alfred s’est mis à refaire les mouvements des nageurs ! » Alfred Nakache, né le 18 novembre 1915, n’a que 10 ans. Il ne le sait pas encore, mais l’eau va servir de fil d’Ariane à son existence. En crawl ou en papillon, il nagera pour vivre, battre des records, résister, oublier, se reconstruire. Laisser une trace, aussi. Plus de 35 ans après sa mort, ce champion français au parcours hors du commun intégrera, le week-end du 17 au 19 mai, le panthéon international de son sport, l’International Swimming Hall of Fame de Fort Lauderdale, en Floride. - L’équipe de France du relais 4 × 200 m de 1938 : Alfred Nakache, René Cavalero, Roland Pallard et Christian Talli. Photo : Keystone-France / Gamma-Rapho / Getty Images (@gettyimages)」5月14日 3時29分