ルモンドさんのインスタグラム写真 - (ルモンドInstagram)「C’est à Leipzig, là-même d’où partiront les « manifestations du lundi » qui précipiteront le départ d’Erich Honecker – le numéro un de la RDA – et l’ouverture du mur de Berlin, que se trouve Katrin Sass à l’été 1989. Elle y joue tous les soirs au grand théâtre local. Elle a beau résider depuis près de trois ans dans cette ville, elle se tient à l’écart du mouvement de contestation, qu’elle observe en simple spectatrice. Oui, Katrin Sass a assisté avec des « yeux éblouis » à l’éclosion de ce mouvement sur le point de tout emporter, mais sans percevoir clairement où cela menait. La tête trop ailleurs, sans doute, pour saisir à quel point tout craquait autour d’elle. Ses mots simples et ses souvenirs sans éclat renvoient à une réalité que l’on a parfois tendance à occulter, tant notre regard sur le passé se porte naturellement sur ceux qui font l’histoire plutôt que sur ceux qui en sont les spectateurs. Au Théâtre de Leipzig, où elle enchaîne des pièces dont elle peine aujourd’hui à se rappeler les titres, Katrin Sass a donc joué consciencieusement, continuant à divertir le public, sans se laisser distraire. On sent qu’elle en nourrit comme un regret, la frustration d’avoir été si près de l’événement sans y avoir pris part activement. Elle l’admet. Et regrette de n’avoir pas été, en ce temps-là, une femme comme Dunja Hausmann, le nom de son personnage dans la série à succès Weissensee, diffusée ces dernières années à la télévision allemande. Dunja, cette chanteuse engagée contre le régime est-allemand au début des années 1980, « ça, c’est un rôle que j’aurais bien voulu jouer pour de vrai à l’époque », confie-t-elle. - Photo : Derek Hudson #PourleMonde - #RDA #1989」8月24日 22時04分